L’évidence d’un paradoxe
Alors que nous entrons dans la seconde année de la pandémie de Covid-19 et que l’Europe est confrontée à une troisième vague de restrictions et de confinements liés à l’émergence du variant anglais, se pose de manière de plus en plus criante la question des conséquences économiques de cette catastrophe sanitaire.
Les chiffres de la croissance du PIB, en France, sont explicites. La baisse de ce dernier, en 2020, aura été de 8,3%.
Sur le plan international, l’ampleur du choc est parfaitement comparable, sur le plan économique, à celui généré par un conflit militaire de haute intensité.
Or des paradoxes surprenants semblent s’être instaurés au cours des derniers mois tant dans l’Hexagone qu’à l’étranger. Malgré des chiffres macro-économiques absolument calamiteux, force est de constater que n’a pas été observé un durcissement net des conditions de vie des populations. En effet, contrairement à ce qui a pu être vécu aux États-Unis au début des années 30, nous n’observons pas, dans la vie quotidienne, une réelle explosion de la misère et une montée intense des tensions sociales. En France, le taux de chômage a stagné en 2020.
La réalité économique liée à la crise n’a pas (encore ?) été vécue par la population
Illustrons notre propos par deux exemples frappants, souvent repris ces dernières semaines tant ils sont révélateurs.
En 2020, grande année de la Covid-19, en France, il y a eu moins de faillites d’entreprises qu’en 2019.
En 2020, aux USA, les indicateurs économiques visant à mesurer l’état financier des ménages américains ont révélé… une amélioration des conditions de vie des familles américaines par rapport aux années précédentes.
L’explication de ces paradoxes est évidente : l’activisme forcené des États et des banques centrales visant à maintenir en vie le tissu économique. L’explication, c’est le fameux « quoiqu’il en coûte ».
Chômage partiel, chèques fédéraux, prêts garantis, aides directes aux entreprises, etc. La liste des dispositifs mis en place à travers l’ensemble des économies développées est incroyablement longue.
L’explosion sidérante de la dette et de la masse monétaire
Et le coût est astronomique, pour l’ensemble des grandes économies. Tant la BCE que la FED se démènent pour soutenir les États en maintenant des taux directeurs incroyablement bas. Malgré une (très légère) remontée récente des taux longs, force est de constater, à échelle historique, que jamais la monnaie n’aura coûté aussi peu cher.
Et aussi qu’elle n’aura jamais été produite à aussi grande échelle. On estime qu’approximativement 20% de l’ensemble des dollars américains créés à travers l’ensemble de l’histoire de cette devise l’ont été… lors de la seule année 2020.
Des prix rendus illisibles
Aussi, dans un tel contexte monétaire (taux nuls voir négatifs, création monétaire hors de contrôle, etc.), il devient de plus en plus délicat d’appréhender la réelle valeur des choses.
En effet, un marché est un lieu où se rencontrent une offre et une demande, ce qui aboutit à la création d’un prix. Or, quand l’outil suprême de définition de la valeur, à savoir la monnaie, fait l’objet de tant de « manipulations » (le choix du terme est technique et ne porte pas de connotation morale), on en vient à douter de l’ensemble des prix attribués par le marché.
Dans un tel contexte, le fait que tel indice boursier, ou telle valeur, se mette à monter ou baisser n’a plus qu’un sens relatif, au sens où les tombereaux de monnaie générés par les politiques monétaires doivent bien atterrir quelque part.
La très difficile question du retour au travail
Et se pose également la question de la réelle valeur du travail. En effet, que vaut de ce dernier dans un monde où a été quasiment instauré, de fait, un revenu universel qui ne dit pas son nom ? Ce dernier existe désormais de fait aux USA, via les fameux « chèques Covid » instaurés par l’administration Trump, et qui ont été réévalués à 1400 dollars par la nouvelle administration Biden.
La drogue monétaire peut faire peut-être monter les marchés jusqu’au ciel, mais elle peut aussi, peut-être, tuer le travail.
Et, dans tout ça, la « relique barbare »
Depuis John Law, et la première expérience en Occident de monnaie papier, en 1720, on sait que les monnaies fiduciaires finissent, nécessairement, par mourir.
Dans ce contexte plus qu’alarmant sur le plan monétaire, et qui n’est que l’amplification démesurée des mesures prises lors des crises financières de 2001 et 2008 (la fuite en avant de la dette, pour synthétiser), il est évident que les métaux précieux restent l’arme ultime permettant de préserver la valeur dans le temps.
Que préféreriez-vous retrouver, au hasard de travaux dans votre maison, derrière une ancienne maçonnerie ? Une boîte en ferraille garnie de billets de 100 Francs Delacroix ? Ou alors une boîte en ferraille garnie de Napoléons et de Souverains ?
Pensez à cela à l’avenir, quand vous manipulerez des billets libellés en euros ou encore en dollars.
C.L.