Le bruit de fond de l’inflation

L’inflation n’est plus un vieux fantôme venu nous hanter depuis le fin fond des années 70. C’est une réalité qui semble aujourd’hui s’imposer à l’ensemble des acteurs économiques et financiers. Après les chiffres américains, voisins des 4%, c’est au tour des instituts statistiques européens de dévoiler leur jeu. Ainsi, la BCE s’attend à une hausse des prix dépassant largement le fameux objectif des 2%. Christine Lagarde est déjà à la manoeuvre afin de rassurer les acteurs financiers quant au maintien d’une politique monétaire accommodante.

Comme d’habitude, depuis désormais plusieurs semaines, les raisons officielles de cette montée des prix sont « contextuelles et transitoires ». Elles seraient à associer à des problématiques de production et de stock. Et en effet, cette hausse se constate particulièrement sur les énergies et les matières premières, points de départ de la reprise économique mondiale. Et il est évident que ces motifs jouent pour une part importante dans le processus actuel d’inflation.

Néanmoins, les observateurs avisés noteront que cette hausse des prix se produit consécutivement à l’une des phases d’expansion monétaire les plus impressionnante de l’histoire. Et cette explosion de la masse monétaire n’est pas appelée à diminuer au cours des prochains mois, comme le laissent à penser les pharaoniques plans de relance prévus par l’administration Biden aux USA.

Ainsi, faire la part exacte, dans le cadre du processus de hausse des prix actuel, entre ce qui revient à des problématiques transitoires de stocks ou ce qui revient à une perte de valeur des grandes monnaies est particulièrement délicat.

Plusieurs indices se contredisent. D’une part les banques centrales ne semblent pas manifester le moindre signe de resserrement monétaire, via notamment une hausse des taux directeurs. Cela laisse à penser que ces dernières ont confiance quant au caractère temporaire de la hausse des prix en cours. Pour elles, les économies ne sont pas en surchauffe, et les acteurs en demande de soutiens directs (ménages, entreprises, etc.) restent encore très nombreux.

D’autres part, d’autres indices laissent à penser l’exact inverse. On songe notamment à la hausse soutenue du cours de l’or tout au long des mois d’avril et mai, ce qui révèle l’intérêt des investisseurs institutionnels quant à la possession d’une couverture anti-inflation.

En parallèle de ces mouvements, les médias spécialisés (ou généralistes), génèrent un bruit de fond de plus en plus soutenu quant à cette grande question du retour de l’inflation. Plus que jamais dans ce contexte, le caractère assurantiel des métaux précieux joue à plein. En détenir, même pour une part minime de son patrimoine global, est une absolue nécessité.

CL