Or et taux d’intérêts

Jerome Powell a parlé, le mercredi 28 avril 2021. Les marchés, calmes depuis le début de la semaine, étaient dans l’attente des déclarations du Président de la Réserve fédérale américaine.

Désormais nous savons que les taux directeurs de la FED ne sont pas emmenés à être modifiés et qu’un retour à une politique monétaire plus orthodoxe n’est pas à l’ordre du jour. Cela va considérablement arranger la nouvelle administration Biden, qui possède déjà dans ses cartons de nouveaux plans d’aides massifs.

Et pourtant, l’inflation « sous contrôle » tant souhaitée est bien en train de s’installer. Et nombre d’analystes s’attendaient à de possibles annonces concernant les taux d’intérêts. En effet, les prix explosent dans de nombreux compartiments de l’économie mondiale. On songe immédiatement à la montée, impressionnante, du prix des matières premières. Pour l’heure, connaître la part exacte de cette hausse, entre d’une part l’impact de la crise sanitaire (qui n’est pas terminée) et d’autre part l’inflation liée à la baisse tendancielle (et désormais très rapide) de la valeur monétaire, reste encore délicat. Très vraisemblablement, il s’agit d’un « mix » des deux phénomènes, qui agissent en conjonction.

Aussi, suite à ce discours de J. Powell, rien à moyen terme ne devrait être entrepris par les grandes banques centrales afin de freiner cette hausse des prix.

Cette politique de taux écrasés, pain béni pour les marchés actions et l’ensemble des actifs tangibles, est évidemment très favorable à l’endettement continuel. A l’inverse, cela est désastreux pour les épargnants « classiques », qui voient la rémunération de leurs livrets fondre comme neige au soleil (et n’oublions l’érosion de l’inflation, qui est en train de monter en puissance). Dans ce contexte, maintenir une part majeure de son épargne en monnaie fiduciaire devient un jeu de plus en plus risqué.

Se pose également, de plus en plus, la réelle question des prix et de la valeur du travail. En effet, dans ce contexte, on ne peut réellement blâmer les particuliers qui préfèrent investir dans le Bitcoin plutôt que d’aller gagner un salaire versé en monnaie fiduciaire. Cela est de toute façon plus rémunérateur, dans l’immédiat.

Au fond, les taux d’intérêts, prix de la monnaie indexé sur le temps, viennent peut-être nous révéler quelque chose : si ces derniers sont bas, voir nuls, c’est peut-être que la monnaie ne vaut plus grand chose…

En janvier 1990, lorsque l’auteur de cet article est né, une pièce de 20 Francs-Or s’échangeait aux alentours des 70,00 Euros. Aujourd’hui, cette même pièce s’échange aux alentours des 270,00 Euros. Et les effets de la crise Covid ne commencent qu’à se faire sentir.

 

C.L.